Vous savez, lorsque votre application météo indique qu’il pleut, mais que si vous regardez par la fenêtre, le soleil brille ? C’est comme ça que l’on essaie de décoder l’économie américaine en ce moment. Alors que certains grands PDG tirent la sonnette d’alarme sur une récession, les données économiques réelles ne disent pas la même chose.
Commençons par les PDG, en particulier le plus célèbre d’entre eux, Elon Musk. Dans un courriel envoyé jeudi aux dirigeants de Tesla, il leur a dit qu’il avait un « très mauvais pressentiment » concernant l’économie et qu’il fallait « interrompre toutes les embauches dans le monde », selon Reuters. Dans un autre courriel, il a annoncé aux employés que Tesla allait licencier 10 % de ses salariés.
Musk est l’un des nombreux dirigeants de premier plan qui ont récemment déclaré que la lutte contre l’inflation et la guerre en Ukraine étaient sur le point détruire l’économie.
Le PDG de JPMorgan, Jamie Dimon, a averti les gens cette semaine de « s’accrocher » car un « ouragan » est sur le point de secouer l’économie.
Le mois dernier, le patron de Snap, Evan Spiegel, a écrit que « l’environnement macroéconomique s’est détérioré davantage et plus rapidement que prévu », ce qui a entraîné une perte de 135 milliards de dollars pour les actions des médias sociaux.
Mais ces prédictions apocalyptiques ne sont pas encore apparues dans les données.
Si une récession se profile à l’horizon, alors le rapport sur l’emploi du mois de mai publié hier n’a pas reçu le mémo. Il montre que l’économie américaine a créé 390 000 emplois le mois dernier et que le taux de chômage s’est maintenu à un niveau très bas de 3,6 %. La croissance de l’emploi en mai est le rythme d’embauche le plus faible depuis plus d’un an, mais c’est tout de même un chiffre dont les économistes se réjouissent compte tenu de toutes les menaces qui planent.
Autre bonne nouvelle, la croissance des salaires est tombée à 5,2 % en mai, contre 5,5 % en avril. Même si votre compte en banque n’apprécie pas ce chiffre, il s’agit d’un signe encourageant qui montre que a) la pénurie de main-d’œuvre s’atténue et b) l’inflation commence à diminuer dans l’ensemble de l’économie.