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Un bref guide pour traverser les périodes de troubles.

Man with gas mask checks the radiation level with the geiger counter in a shed

J’ai récemment entendu quelqu’un dire que l’imprévisibilité et l’incertitude inhérentes à la vie peuvent donner l’impression de « regarder des deux côtés avant de traverser la rue, puis de se faire percuter par un avion ».

Mon expérience personnelle (Aimé Pingi):

Ayant grandi en république démocratique du Congo, je peux affirmer avoir vécu toutes les formes de chaos. Un peu trop pour l’enfant que j’étais. Deux gros pillages armés de toutes les entreprises et les commerces par des militaires en colère. Quand tu te réveilles sans savoir ce que sera la suite. Que tu voies la fumer s’échapper des entreprises qui supportent l’économie de votre ville.

Quand tu assistes à des longues années de guerres civiles, des rébellions et des fusillades, au point de te demander si c’est la fin du monde.

Quand le pays voisin en guerre choisi de bombarder volontairement ta ville juste pour vous impliquer dans leur guerre et que tu vois des missiles tomber chez des voisins…

Quand des rebelles prennent en otage votre barrage électrique, vous privant d’eau et d’électricité pendant plus d’un mois, et qu’il faille juste survivre.

Seulement un aperçu de ce que j’ai pu vivre personnellement en RD Congo. Aujourd’hui encore, je me suis toujours demandé comment j’ai survécu à tout cela tant mentalement que physiquement.

Je partage donc cette analyse ci-dessous qui exprime mieux ce qui dans ma tête m’avait vraiment aidé à passer à travers ces périodes de crise sans trop de souffrance mentale.

Pour le meilleur ou pour le pire, nous avons tendance à vivre dans l’illusion que les choses sont stables alors qu’en fait elles changent constamment. Nous avons envie d’une ligne droite de progrès et de bonheur croissant, mais qu’on le veuille ou non, la vie est cyclique :

Ordre → Désordre → Ré-ordre
Orientation → Désorientation → Réorientation
Intégration → Désintégration → Réintégration


Le travail difficile consiste à naviguer dans les phases intermédiaires.

La question est donc de savoir comment aller en morceaux sans tomber en morceaux. Les principes ci-dessous, qui sont tous soutenus par la science moderne et la sagesse ancienne, y aident.

Arrêtez de résister à ce qui se passe.

Les périodes de désordre sont la nature même de la réalité. Y résister peut procurer un sentiment de bien-être à court terme, mais conduit invariablement à la détresse à long terme. Vous devez vous engager avec ce qui se trouve devant vous, et avec sagesse – c’est ce que soulignent les principes suivants.

Concentrez-vous sur ce que vous pouvez contrôler, ne vous inquiétez pas de ce que vous ne pouvez pas.

Essayer de contrôler l’incontrôlable est une perte de temps et d’énergie, et un chemin infaillible vers l’anxiété. Il y a une différence entre s’inquiéter d’une situation d’une part et prendre des mesures productives d’autre part. Chaque fois que vous vous surprenez à faire la première chose, utilisez-la comme un signal pour faire la seconde. Non seulement c’est plus efficace, mais vous vous sentirez aussi mieux. L’exercice de l’agence, même à petites doses, est la clé de la santé et du bien-être.

Prenez des habitudes quotidiennes.

Bougez régulièrement votre corps. Dormez. Faites ce que vous pouvez pour manger des aliments nutritifs. En respectant ces principes de base, vous renforcez vos forces physiologiques et psychologiques. Si vous vous sentez coupable ou indulgent pour faire ces choses, ne le faites pas.

Adoptez des routines.

Lorsque vous avez l’impression que le sol tremble sous vos pieds, le fait d’avoir des routines éprouvées constitue une source de stabilité et de prévisibilité. Cela peut être aussi simple que votre promenade quotidienne, votre café du matin, votre pratique de la méditation ou votre lecture du soir. Il s’agit de quelque chose dont vous savez qu’il sera là et auquel vous pouvez revenir encore et encore.

Restez connecté.

Toutes les études sur la résilience soulignent les avantages de la communauté. Pendant les périodes de troubles, on peut avoir envie de se renfermer et de s’isoler. Faites ce que vous pouvez pour résister à cette envie. Il y a de fortes chances que beaucoup d’autres personnes ressentent la même chose que vous. La vulnérabilité crée la confiance et des relations profondes. Et dans les relations profondes, nous restons forts (suffisamment) ensemble alors que nous ne pourrions jamais le faire seuls.

Pensez adaptation plutôt que changement.

Le changement est quelque chose qui vous arrive. L’adaptation est une chose avec laquelle vous êtes en conversation. Supprimez le premier terme de votre vocabulaire et concentrez-vous sur le second. Tous les systèmes performants, des cellules individuelles aux espèces entières, sont performants parce qu’ils peuvent s’adapter à leur environnement changeant. Déterminez clairement les aspects de votre personne (ou de votre organisation) qui ne sont pas négociables, puis efforcez-vous d’être plus souple pour le reste.

Répondez et ne réagissez pas.

Viktor Frankl, philosophe et survivant de l’Holocauste, a écrit : « Entre le stimulus et la réponse, il y a un espace. Dans cet espace se trouve notre pouvoir de choisir notre réponse. Dans notre réponse réside notre croissance et notre liberté ». Ce type d’approche est, bien sûr, plus facile à dire qu’à faire. Une chose qui peut aider est ce que j’appelle les 4 P : pause, processus, plan, procéder. Il s’agit d’une bonne heuristique pour être dans la danse de manière réfléchie dans un environnement qui change fréquemment.

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