Le Canada ressent déjà les effets des changements climatiques et des conditions météorologiques extrêmes. Partout au pays, les Canadiens sont confrontés à des événements climatiques qui battent des records, qu’il s’agisse de feux de forêt, de vagues de chaleur extrême ou d’inondations.
Des phénomènes omniprésents et à évolution lente, comme le dégel du pergélisol et l’élévation du niveau de la mer, modifient les paysages et menacent la sécurité et les moyens de subsistance.
Le 24 novembre, le gouvernement fédéral a fait un autre grand pas en avant pour donner aux Canadiens les moyens de faire face aux impacts croissants des changements climatiques. Avec la publication de la Stratégie nationale d’adaptation du Canada : Bâtir des collectivités résilientes et une économie forte pour la participation et les consultations finales, Ottawa s’est engagé à adopter une approche sociétale de l’adaptation au climat.
Stratégie nationale d’adaptation
Bill Blair est président du Conseil privé du Roi pour le Canada et ministre de la Protection civile. Il s’est joint à plusieurs collègues fédéraux pour annoncer la stratégie. Ils ont également dévoilé le plan d’action et d’investissement du gouvernement fédéral pour l’avenir immédiat.
« Les saisons dévastatrices de feux de friches, d’inondations et d’ouragans de l’année dernière ont démontré que des mesures urgentes sont nécessaires pour faire face à la fréquence et à la gravité accrues des catastrophes liées au climat », a déclaré M. Blair. « La Stratégie nationale d’adaptation représente un nouveau chapitre de notre travail de préparation aux urgences qui s’appuie sur notre stratégie de gestion des urgences et nous permettra de mettre en œuvre une approche fondée sur le risque axée sur l’engagement de l’ensemble de la société pour réduire notre vulnérabilité et renforcer la résilience du Canada.»
L’annonce comprend 1,6 milliard de dollars de nouveaux engagements financiers fédéraux. Ces fonds permettront de protéger les collectivités d’un océan à l’autre.
Le financement aidera les municipalités et les cantons à construire les infrastructures publiques de l’avenir. Ces efforts comprendront tout, des routes et des ponts qui peuvent résister aux inondations jusqu’à s’assurer que les Canadiens ont accès à l’information dont ils ont besoin pour rester en sécurité pendant les feux de forêt.
De plus, Ottawa favorisera l’engagement et le travail avec les communautés autochtones pour l’élaboration d’initiatives de santé propres à chaque région et liées aux conditions climatiques changeantes. Ce financement supplémentaire s’ajoute aux engagements fédéraux existants en matière d’adaptation, de résilience aux catastrophes et d’intervention en cas de catastrophe, qui totalisent plus de 8 milliards de dollars à ce jour.
Les investissements municipaux sont les bienvenus
La Fédération canadienne des municipalités (FCM) a salué l’annonce d’Ottawa. La présidente de la FCM, Taneen Rudyk, a déclaré que l’organisation se réjouissait de l’annonce. Rudyk a qualifié la stratégie de « cadre essentiel » qui aidera à mieux protéger les Canadiens contre les effets des phénomènes météorologiques extrêmes rendus plus graves par les changements climatiques.
« Depuis plusieurs années, des vagues de chaleur record, des inondations, des ouragans, des tempêtes et des feux de friches dévastateurs ont ravagé les maisons, les entreprises et les communautés. Ces phénomènes météorologiques extrêmes sont fréquents et graves, et le Canada n’est pas préparé à y faire face », a déclaré M. Rudyk. « Il est urgent d’intensifier nos efforts pour mieux comprendre et atténuer les risques climatiques à court et à long terme dans tout le pays, en particulier pour les collectivités les plus à risque.»
Le nouveau financement fédéral permettra de mettre en place les cinq domaines prioritaires de la stratégie :
- améliorer la santé et le bien-être
- construire et maintenir des infrastructures publiques résilientes
- protéger et restaurer la nature et la biodiversité
- soutenir l’économie et les travailleurs ; et
- réduire les effets des catastrophes liées au climat.
Ce plan d’action national d’adaptation, le premier du genre, définit des objectifs et des cibles d’adaptation clairs afin d’axer les politiques et les dépenses sur des résultats mesurables. Le gouvernement fédéral met en œuvre quelque 70 mesures pour faire face aux risques climatiques immédiats et futurs pour le Canada.
Au cours des dernières années, les municipalités ont constaté de visu les répercussions des phénomènes météorologiques extrêmes.
« Du sud-est du Nouveau-Brunswick au Lower Mainland en Colombie-Britannique, les ouragans, les inondations et les feux de friches ont déplacé des collectivités et endommagé des infrastructures essentielles », a déclaré Dominic LeBlanc, ministre des Affaires intergouvernementales, de l’Infrastructure et des Collectivités. « Nous savons que ces événements ne vont faire que s’intensifier. En collaboration avec nos partenaires, notre gouvernement investira pour s’assurer que les Canadiens sont protégés – et la Stratégie nationale d’adaptation sera un outil clé pour orienter ces investissements. »
Le financement annoncé dans le cadre de la Stratégie nationale d’adaptation comprend :
- un engagement envers le Fonds municipal vert (FMV) pour aider les collectivités à déployer les fonds dans des projets axés sur le climat afin de répondre aux besoins municipaux spécifiques de l’avenir ;
- l’amélioration du Fonds d’adaptation et d’atténuation des catastrophes pour construire de nouvelles infrastructures structurelles et naturelles afin d’accroître la résilience des collectivités ; et
- développer les outils et les services de données dont les Canadiens ont besoin pour accéder aux bonnes informations et soutenir les experts dans la modélisation et les évaluations climatiques.
Soutien municipal à long terme
M. Rudyk a salué l’investissement d’Ottawa dans les FMV. En tirant parti du réseau de municipalités et d’associations municipales de la FCM dans tout le Canada, a dit M. Rudyk, le Fonds permettra de renforcer les capacités d’adaptation. Il sera également mieux à même de fournir des fonds directement aux gouvernements locaux.
Selon M. Rudyk, cette nouvelle approche pour soutenir les efforts d’adaptation des municipalités constituera un guichet unique pour les collectivités de tout le Canada. Elle permettra aux municipalités de faire avancer leurs priorités en matière d’adaptation par le biais du FMV. Elle a poursuivi en décrivant le Fonds comme un » mécanisme de longue date, largement reconnu et très efficace » pour l’obtention de résultats environnementaux à fort impact.
Mme Rudyk a ajouté que la FCM se réjouit également du complément apporté au Fonds d’adaptation et d’atténuation des catastrophes (FAD). La FCM continuera d’insister sur l’importance d’un financement prévisible et à long terme pour les infrastructures résilientes au changement climatique. La FCM, a-t-elle ajouté, demande à Ottawa de s’engager à assurer un financement à long terme par le biais du FDAM, à partir du budget 2023.
M. Rudyk a ajouté que l’annonce est importante pour une autre raison. Elle reconnaît le rôle de chef de file que jouent les municipalités dans la recherche de solutions aux défis nationaux.
« La Fédération canadienne des municipalités a également été heureuse de constater que le cadre de la Stratégie nationale d’adaptation signale des progrès significatifs vers une approche pancanadienne de l’atténuation et de l’adaptation au climat », a dit M. Rudyk. « Les événements récents nous ont appris que lorsque les dirigeants fédéraux et municipaux travaillent ensemble, nous pouvons relever ces défis d’une manière qui soutient notre économie, renforce les collectivités et assure la qualité de vie des Canadiens. »
La stratégie est maintenant ouverte aux provinces, aux territoires et aux organisations autochtones nationales pour une dernière période de 90 jours d’engagement sur les buts communs de la stratégie et les cibles et objectifs mesurables spécifiques. La stratégie est le fruit d’un vaste engagement depuis 2021. Elle présente une vision nationale partagée de la résilience climatique et un cadre pour mesurer les progrès.
Réaliser des investissements d’adaptation maintenant aura des avantages majeurs pour l’ensemble de l’économie plus tard. Les recherches d’experts suggèrent que chaque dollar investi dans la prévention et la préparation peut permettre d’économiser jusqu’à 15 dollars de coûts. L’adaptation aux changements climatiques exige que tous les ordres de gouvernement, le secteur privé et les Canadiens travaillent ensemble pour bâtir des collectivités résilientes et une économie plus forte, afin que les Canadiens continuent de prospérer dans l’avenir.
Adaptation au changement climatique
La lutte contre les changements climatiques a atteint le seuil de la porte de tous les Canadiens. Steven Guilbeault est le ministre de l’Environnement et du Changement climatique. Il a déclaré que tous les gouvernements doivent non seulement réduire les émissions à l’origine des changements climatiques, mais aussi s’adapter aux changements qui s’imposent maintenant à tous les Canadiens.
« L’adaptation est un investissement rentable et positif dans le présent et l’avenir », a déclaré M. Guilbeault. « Prendre des mesures d’adaptation peut sauver des vies, éviter des dommages aux communautés, réduire les chocs économiques sur les chaînes d’approvisionnement et stimuler les technologies et les emplois innovants.»
L’adaptation au changement climatique désigne toute activité qui réduit les effets négatifs du changement climatique, ou aide les gens à y faire face, ou encore une activité qui tire parti des nouvelles possibilités découlant du changement climatique.
Chaque dollar dépensé pour des mesures d’adaptation permet d’économiser 13 à 15 dollars, y compris les avantages directs et indirects pour l’ensemble de l’économie. Chaque dollar investi dans l’adaptation génère des bénéfices importants. Voici quelques exemples de ce retour sur investissement :
- la mise en œuvre de nouvelles lignes directrices et normes en matière d’inondations et de feux de friches pour les nouvelles constructions pourrait permettre au Canada d’économiser environ 4,7 milliards de dollars par an, soit une économie de près de 12 dollars par dollar investi ;
- les codes de construction résilients au climat mis en œuvre au Canada ont un rapport avantages-coûts estimé à 12:1, ce qui équivaut à un rendement de 1 100 % sur l’investissement
- il a été démontré que les forêts urbaines de la ville de Toronto génèrent 3,20 dollars pour chaque dollar investi en réduisant les coûts de refroidissement, en améliorant la qualité de l’air et en réduisant la pression sur les infrastructures d’eaux pluviales.
Impact fiscal de l’inaction
Selon l’Institut canadien du climat, d’ici 2025, les impacts climatiques ralentiront la croissance économique du Canada de 25 milliards de dollars par an, ce qui correspond à 50 % de la croissance prévue du produit intérieur brut.
D’ici 2030, les pertes annuelles moyennes dues aux catastrophes devraient atteindre 15,4 milliards de dollars – une prévision qui peut être réduite par des mesures d’adaptation ambitieuses.
« Les Canadiens de toutes les régions du pays ressentent déjà les effets du changement climatique, et les coûts de ces effets devraient atteindre 25 milliards de dollars d’ici à 2025 et près de 100 milliards de dollars par an d’ici à 2050. L’inaction n’est pas une option « , a déclaré Jonathan Wilkinson, ministre des Ressources naturelles. « Grâce à la Stratégie nationale d’adaptation, nous ferons progresser les principales mesures de résilience et d’adaptation afin d’atténuer ces changements, de préserver les moyens de subsistance et de protéger nos collectivités et les infrastructures essentielles dont nous dépendons. Il en résultera un endroit plus fort, plus sûr et plus prospère où il fait bon vivre.»
Un engagement solide a permis de définir l’approche proposée pour la stratégie nationale d’adaptation.
Cet engagement comprenait les contributions de près de 120 experts et plus de 800 soumissions écrites de diverses parties prenantes ; plus de 20 ateliers et tables rondes ; un symposium national avec 1 400 participants ; et 16 000 contributions du public reçues par le biais de la plateforme d’engagement public.
Source: MW